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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 17:45

30-Chants-d-amour-d-exil-et-de-revolte-c-DR.jpg

 Nicole Uzan et Maurice Delaistier

(Crédit Photos DR)

 

Vendredi 16 mars 2012, à 20h 30, on célébrait Le Printemps des Poètes, salle Beaurepaire à Saumur. La chanteuse lyrique Nicole Uzan et le compositeur et guitariste Maurice Delaistier y proposaient un spectacle de « poésie-concert », intitulé Chants d’amour, d’exil et de révolte, et associant ces « deux frères de son », l’art poétique et l’art musical.

Les facéties d’Alphonse Allais, les délires verbaux de Michaux, les colères de Lorca et de Neruda y voisinaient avec les chants yiddish d’Iszk Manguer, les errances de Saint-John Perse, les folies d’Artaud et d’autres encore. Aux mots des poètes répondaient en écho les notes de Mozart, Granados, Ravel, Britten, Ginastera ou Aperghis. Ce soir-là, en chantant en anglais, en espagnol, en allemand, en yiddish et en hébreu, Nicole Uzan nous a montré, s’il en était besoin, combien la poésie est universelle.

On a pu apprécier la sobriété de la mise en scène fluide de Lionel Parlier, subtilement mise en lumière par Jean Grison, qui distribue justement les temps musicaux et les espaces de parole et de chant. « Nous avons voulu que les correspondances entre poèmes et musiques choisies donnent à ce spectacle une sorte d’apesanteur », précisent en effet les deux artistes. Leur diction étonnamment précise et claire, ménageant avec art silences et accents, nous a donné à entendre Lorca le déchiré, Saint-John Perse le nostalgique, Artaud le cruel… Les déplacements scéniques, toujours justifiés par le texte, n’en ont jamais parasité l’écoute.

J’ai particulièrement aimé le travail musical sur des haïkus japonais, d’abord chantés par le guitariste sur une musique de sa création, puis modulés de façon très prenante par la chanteuse, dont l’étendue du registre vocal est remarquable.

Entre le chant du rossignol éternel et les battements d’ailes des rouges-queues amoureux, le printemps poétique était, ce soir-là, dans tous ses états.

 

Sources :

Programme : Chants d’amour, d’exil et de révolte, Poésie-Concert

 


 

 


 

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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 23:22

 

Andromède

Statue de Persée et Andromède  (parc de Saint-Cloud)

 

 

 

Les monstres sont vivants mais les héros sont morts

Ô femme abandonnée au noir rocher du monde

 

 

Pour la communauté de Suzâme, Textoésielink

Thème proposé par Hauteclaire

 


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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 22:10

 Joggeuse

      Sur la plage de Malo-les-Bains (Vendredi 23 mars 2012)

(Photo ex-libris.overblog.com)

 

 

Sur la plage bleue

Au frais soleil du printemps

Joggeurs dans le vent

 

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20 mars 2012 2 20 /03 /mars /2012 08:00

 

 Muret-moussu.JPG

Muret moussu près de l'église de Rou

(Photo ex-libris.over-blog.com, Mars 2011)

 

 

C’est un muret de pierre

En haut d’un tertre vert

Souvent quand vient le soir

On m’y voit m’y asseoir

 

Dans un noir de velours

En moi meurt le grand jour

 

Et lorsque déraisonne

Mon cœur qui s’empoisonne

Dans la fraîcheur amère

Des lèvres de la terre

Je frôle infiniment

De mes doigts frissonnants

Le duvet de la mousse

Et son étoffe douce

 


Deuxième publication

Pour la communauté de Hauteclaire, entre Ombre et Lumière,

Thème : mousses et lichens

 


 

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16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 18:31

 Grillon-sur-la-pierre.JPG

L'ombre du grillon sur la poire en pierre

(Mars 2012, Photo ex-libris.over-blog.com)

 

Il ne chantera plus le grillon du foyer

Qu’on avait recueilli

Et qu’on avait nourri

 

Dans son vase de verre il était au soleil

Il bougeait doucement

Ses antennes en dormant

 

Il aimait bien le soir faire sa promenade

Sur nos doigts dépliés

Et nos bras allongés

 

Insecte du bonheur au caparaçon noir

Compagnon d’un hiver

Présence familière

 

Il ne chantera pas dans le lavandin bleu

Le grillon qu’on aimait

Et qui nous a quittés

 

Grillon-main-2.JPG

      La promenade du grillon

(Mars 2012, Photo ex-libris.over-blog.com)

 

 

Blog en Pause

 


 

 

 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 11:29

foujita-le-petit-ecolier-en-blouse-noire-1918.jpgLe petit écolier en blouse noire, Foujita

 

 

En cette semaine du Printemps des Poètes consacrée aux « Enfances », je suis heureuse d’avoir concouru pour le concours des éditions Omnibus réservé aux blogueurs.

Le jury, composé de l'équipe éditoriale des éditions Omnibus et des deux auteurs de l'ouvrage Cent récitations de notre enfance, Albine Novarino-Pothier et Bé́atrice Mandopoulo, a classé mon poème à la 5ème position de son top 10.

Par ailleurs, Suzâme, toujours soucieuse de partager la poésie, a proposé ce texte à son association PoéVie à Nanterre. Qu’elle en soit remerciée. http://suzame-ecriture.over-blog.com/article-printemps-des-poetes-enfances-j-1-101598585.html

 

Petit écolier 


Il est bien loin déjà le parfum de l’école

Des dictées ânonnées des leçons rabâchées

Des jours où l’on jouait aux billes à pigeon-vole

Le cœur empanaché

 

Il ne reviendra plus le ciel de la marelle

On sautait sur un pied les genoux écorchés

Les garçons et les filles en belle ribambelle

Le cœur amouraché

 

Il s’est enfui le temps de la petite enfance

Quand on jouait aux barres et puis à chat-perché

Dans les rires et les cris d’une douce innocence

Le cœur effarouché

 

Mais il roule en moi comme une ronde toupie

Qui tourne infiniment sans en être empêchée

Un petit écolier dont j’ai la nostalgie

Dans mon cœur écorché

 

 

 

 

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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 08:00

 

 Seon-la-sirene-1896-Musee-d-art-moderne-St-etienne.jpg

La sirène, Alexandre Séon (1896),

Musée d'Art Moderne de Saint-Etienne

 

 

Qui portait la sandale aux couleurs d’océan,

Echouée sur le sable parmi les bois flottés,

Déposée par la mer l’écume et les courants ?

 

Etait-ce la naïade au couchant dessinée,

Dont les gestes ailés remodèlent les vagues,

Et qui les pieds légers sur la grève dansait ?

 

Etait-ce la pêcheuse dont le grand filet drague

Crevettes et couteaux dans la flaque endormie,

Où sont les crabes nains et les verts cheveux d’algues ?

 

Etait-ce le marin souhaitant l’accalmie,

Aux embruns déchaînés, sur le pont ruisselant,

Qui frissonne et ne sait s’il reverra sa mie ?

 

Etait-ce la sirène amoureuse d’un homme

Qui endura la mort et les mille tourments

Afin d’être une femme et de croquer la pomme ?

 

Je ne saurai jamais qui portait la sandale

Abandonnée au sel et aux flots incléments,

Dérisoire épave d’un naufrage fatal,

 

Qui vogue sur les eaux et flotte dans le temps.

 

 

Pour la proposition de Noune d'écrire un poème à forme fixe inspiré par une photo, j’ai choisi cette semaine d’écrire un texte en terza rima. Cette forme codifiée fut importée d’Italie (Dante la pratiqua) en France au XVI° siècle. On la retrouve sous la plume de Jodelle, Baïf ou Desportes. Délaissée par la suite, elle reparaît au XIX° siècle avec Théophile Gautier (http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/terza-rima) et Leconte de Lisle ( http://flormed.e-monsite.com/pages/f-fixes-3/terza-rima/), ou encore Hérédia .

Ecrit souvent en alexandrins, ce poème n’est pas limité dans sa longueur et c’est la disposition de ses rimes qui en fait l’intérêt. Le premier vers rime avec le troisième, le second avec le quatrième et le sixième, le cinquième avec le septième et le neuvième, et ainsi de suite. Toutes les rimes sont donc répétées trois fois, sauf la première et la dernière et les rimes plates en sont absentes. On a par ailleurs coutume de séparer les tercets de la terza rima par des blancs et d’isoler le dernier vers.

 

Pour le Jeudi en Poésie des Croqueurs de Mots,

Thème proposé par Nounedeb : sur la photo d’une sandale bleue sur une plage, pour un sonnet, un rondeau, un haïku ou tout autre forme fixe.

link 

 

 

 

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 10:13

plage-ridee-embrumee.JPG

Brume sur la plage d'Erdeven

(Fin de l'été 2011, Photo ex-libris.over-blog.com)

 

La brume est tombée sur la plage

Comme tombe le drap sur le visage

Usé ridé

Du condamné


 rides eau ria soir

Le soir tombe sur la ria d'Etel

(Fin août 2011, Photo ex-libris.over-blog.com)

 

La nuit s’en vient

Sur la ria

La mer s’en va

Vers les lointains

 

Emportant vers le large

Les poissons invisibles

Les ridules paisibles

Sous les rêveuses barges

 

Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème proposé par Erato : rides

 

 


 

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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 11:17

 Concert

 Olivier Derbesse (clarinette), Christian Brière (violon), Laurent Boukobza (piano),

Richard Schmoucler (violon), Claude Giron (violoncelle),

Lurie Morar (cymbalum), Marc Desmons (alto), Bernard Cazauran (contrebasse)

(Photo Alix Laveau)

 

Sur la scène en rouge et noir

A dansé l’âme ashkénaze

Et la tristesse yiddish

 

Dans la lenteur nostalgique

La clarinette a pleuré

Le chôfar du bélier

Et le Kadish a prié

Tiré l’aiguille la mariée

Les violons volants et vifs

Ont fait danser les rabbis

Poliouchka soudain

M’a menée vers les lointains

D’un tango petit-russien

J’ai pleuré la diaspora

La nostalgie de là-bas

Et la yiddish mama

Et je me suis retrouvée

A Broadway au cabaret

Bei mir bist du scheyn

Et fumant la cigarette

De Papirosn la pauvrette

 

Aux rythmes vifs du klezmer

Au tempo si légendaire

Ils nous ont fait rêver

Ils nous ont fait danser

Les huit du Sirba Octet

Ceux qui rient et ceux qui pleurent

Piano enchanteur

Deux violons jumelés

Maillets blancs virevoltants

Cymbalum résonnant

Index recroquevillé

Sur les cordes enivrées

Archet frotté tapoté

Clarinette déhanchée

Alto sans fin déchaîné

Brun violoncelle effréné

Et contrebasse en apnée

Sifflets fous bien expirés

Claquement rythmé des mains

Sourires doux des musiciens

La musique au bout des doigts

Et le cœur qui tournoie

 

Quand la musique devient folle

Quand la musique enfin console

 

Samedi 10 mars 2012, salle Beaurepaire à Saumur,

Concert du Sirba Octet, A Yiddish Mame

 

 

 

 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 22:38
L-avaric-et-la-luxure-rodin-platre-en-bas-du-vantail-droit.jpg

 L'Avarice et la Luxure, Auguste Rodin (plâtre), 

Placé en bas du vantail droit de La porte de l'Enfer (vers 1889-1890)

 

 

Tapis persans

Au feu mourant

Cheveux défaits

Sur peau de lait

Pénombre pâle

Nacre et opale

Luxe et souillure

Blême luxure

 

Pour Papier Libre de Juliette,

Thème : une couleur pour un des sept péchés capitaux

 

 

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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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