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3 août 2020 1 03 /08 /août /2020 13:24

Philémon et Baucis, Antoine Bourdelle, Aquarelle, 1919

Le mardi 17 mars 2015, j’avais regardé une émission de la série Couples, de Thierry Demaizières et Alban Teurlai. Le philosophe Pascal Bruckner y avait rappelé l’expression magnifique de Milan Kundera, selon laquelle des amants fidèles éprouvent l’un pour l’autre au fil du temps une « compassion éblouie ».

Actuellement, je lis le petit ouvrage de François Cheng, Œil ouvert et cœur battant (2016), où l’écrivain poète se demande comment envisager la beauté au cœur du mystère du mal, inhérent à notre monde. Il réfléchit, entre autres, sur le rôle de la pitié qui, selon lui, « nous fait voir les conditions réelles de la beauté, et par là, tout le prix de ce don inouï ». De plus, ajoute-t-il, ce sentiment possède « la capacité paradoxale de replacer les instants de beauté dans la durée : par sa juste compréhension des choses qui reconnaît les possibles faiblesses ou failles, elle nous prémunit contre d’éventuelles déceptions futures qui pourraient venir ternir ces instants uniques ».

A cette occasion, lui revient en mémoire une phrase de Jacques de Bourbon-Busset, « le chantre de l’amour durable » : « Point de vraie passion sans compassion », affirme l’auteur de L'Amour durable (1969). Ainsi, comme Milan Kundera, il pense que « la compassion assure à la passion sa durée ». A la veille de célébrer mes noces d’or, cette pensée est pour moi particulièrement lumineuse.

Lien vers mon autre billet : http://ex-libris.over-blog.com/2015/03/l-amour-fidele-ou-la-compassion-eblouie-milan-kundera.html

 

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11 juin 2020 4 11 /06 /juin /2020 10:12

Le 5 juin 2020, j’ai publié sur FaceBook cette photo de la pleine lune au-dessus de notre village.

Mon cousin Eric me l’a commentée avec ce haïku :

Full Moon on the Rou,
Brittany sleeps overnight.
The Deep heart of blue...

Mon fils Sébastien, qui habite à Bondi (Australie) a enchaîné avec cette phrase :

" On a la meme ici! " (pas d’accent sur le clavier anglo-saxon !)

A quoi j’avais répondu : "On se relie en la regardant ensemble. "

Et sa belle-mère de poursuivre : "Oui, comme dans le roman IQ 84 de Haruki Murakami " ou l’histoire de Tengo et Aomamé.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9e/Couple_posed_swinging_on_a_%27new_moon%27_at_the_Trocadero%2C_ca._1934_%284521967683%29.jpgBas du formulaire

Couple posant sur un croissant de lune, évoquant la chanson d'amour citée en épigraphe du roman : « It’s a Barnum and Bailey world Just as phony as it can be, But it wouldn’t be make-believe If you believed in me. » — E. Y. Harburg & Billy Rose, It’s Only a Paper Moon

Et relisant hier soir le petit livre de François Cheng, Assise, Une rencontre inattendue, je m’arrête sur ce beau passage : « La nuit de lune à Assise demeurait cependant redoutable pour l’exilé venu d’Asie. A la vue de la campagne baignée de clarté lustrale, mon sentiment de solitude se transmuait en nostalgie du pays natal. C’est là que, une fois encore, la présence de François m’apparut secourable. Par-dessus mon épaule, sa voix résonna à mon oreille : « Ne soit pas accablé par la tristesse. Songe que cette lumière née de la nuit est dispensée partout et à tous. Elle ne cloisonne pas, elle élève ; elle ne sépare pas, elle réunit. »

Magie de la pleine lune qui relie nos voix et nos cœurs.

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10 juin 2020 3 10 /06 /juin /2020 15:59

Cygne noir (Photo Le Progrès)

Mon journal de jeunesse me réserve bien des surprises. Ainsi, sur mon écriture, je retrouve ce commentaire fait par un ami de mes parents qui s'appelait Paul. Je crois qu'il était assez perspicace, quoique le mot "destructeur" me fasse un peu peur ! Il écrit :

" Ton écriture revêt une forme, un aspect mathématique dont tu uses pour voiler ta pensée. Elle relève de l'indifférence du cygne qui passe - superbe et serein sur l'eau plate. L'on ne voit pas ses pattes s'agiter. Un équilibre écrasant, destructeur."

Il faudrait donc être d'accord avec la graphologue Bernadette de la Taille lorsqu'elle écrit : "L'écriture révèle notre personnalité profonde, il est plus facile de se dissimuler par la parole que par l'écrit." Et peut-être me réincarnerai-je un jour en un cygne noir.

 

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 08:07

 

Toujours dans mon journal de jeunesse, je retrouve cette annotation tellement juste. Oui, les mots nous échappent, ne nous appartiennent plus dès qu'ils sont publiés, lus. Qui est l'auteur de ce texte ? Je l'ignore.

"Tant qu’on écrit, on croit peut-être savoir ce que l’on tient dans l’objectif au bout de soi-même – la lumière – l’angle – le cadrage. Et puis vient la relecture, l’image développée, tirée là, sur le papier. Je ne suis plus celui qui l’a prise, mais celui qui la voit. Seigneur ! la surprise que c’est ! Le tour que vous jouent les mots, la mise en mots. Des tours pendables ! C’est toi, écrivain, le pendu. Il s’agit de se dépendre. Ca s’appelle travailler ! Souvent, on meurt étranglé."

 

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 18:19

La table de l'écrivain, Jean-Louis Morelle, aquarelle (Pinterest) http://www.jean-louis-morelle.com/

Je poursuis la collecte des textes recopiés dans mon journal de jeunesse.  Je ne changerais pas une ligne à ce qui est écrit ici.

« Je voudrais dire ce qui ne peut pas se dire, un vers d’une chanson qu’on entend partout avant de ne plus l’entendre nulle part, le geste d’infinie douceur d’un homme gris dans le métro pour protéger une vieille dame, et la portière qui claque déjà ; je voudrais dire les silences de l’amour, les silences du malheur, les silences de la prière : tout ce qui est transitoire, tout ce qui est déjà fini, qui ne veut rien dire, qui ne sert à rien et qui est déjà oublié, à moins que tout ne signifie, que tout ne serve et que rien ne meure jamais. Je voudrais dire tout ce qui est en papier. »

 

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23 mai 2020 6 23 /05 /mai /2020 08:54

 

« La poésie n’est ni façon d’écrire, ni façon de vivre. Je crois qu’elle réside dans l’écart entre les deux. Il faut faire jouer cette articulation, éloigner et rapprocher les deux termes, comme on ouvre et ferme une paire de ciseaux. »

J'ai retrouvé ce texte dans le journal que je tenais quand j'étais jeune. J'ignore de qui il est mais il me convient toujours.

 

 

 

 

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20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 11:13

Samedi 18 janvier 2020, c’était la quatrième édition de la Nuit de la Lecture, parrainée cette année par la comédienne et réalisatrice Zabou Breitman. A cette occasion, dans les bibliothèques et les librairies de France, on célèbre et on partage les mots. C’est ainsi que la Bibliothèque de Rou-Marson, en lien avec le réseau L’Imagin’R, a proposé une lecture animée par deux habitantes de ce village, proche de Saumur.

Dans la Maison des Associations, à 18 h, devant une trentaine d’auditeurs et à la lueur de bougies, Renée Monnier et moi-même nous avons raconté quatre petites histoires de terroir, issues de notre imagination. Entre réalisme et onirisme, les trois premières étaient de ma plume et la dernière, la plus longue, de Renée Monnier.

Avec « Le pré est vénéneux mais joli en automne » et « L’dame blanche du Wilhelm », il était question de l’étrange apparition d’une dame blanche sur les bords de la Loire et dans des montagnes proches de la Suisse. « L’autre histoire d’une fille de ferme » a revisité le mythe d’Io, transformée en génisse par Zeus, afin qu’elle échappe à la jalousie d’Héra. Enfin, avec « Les Tesselles bleues », Renée Monnier a imaginé un drame paysan lors de la construction de la célèbre piscine en mosaïque d’Odorico dans le parc du château de Marson.

Et pour témoigner que « la lecture est une amitié », ainsi que le dit Proust, cette soirée s’est achevée par la dégustation d’une galette conviviale, accompagnée des bulles traditionnelles.

Mes 3 textes :

Le pré est vénéneux mais joli en automne : http://ex-libris.over-blog.com/article-30199899.html

L'dame blanche du Wilhelm : http://ex-libris.over-blog.com/article-36065197.html

L'autre histoire d'une fille de ferme : http://ex-libris.over-blog.com/article-le-defi-de-la-semaine-n-68-l-autre-histoire-d-une-fille-de-ferme-88622047.html

 

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 09:08

 

je-te-fais-un-dessin.png

 

 

Au lendemain du  7 janvier 2015, réécouter Eluard :


[...]

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J’écris ton nom

 

Sur l’absence sans désir

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J’écris ton nom

[...]

 

Et par le pouvoir d'un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

 

Liberté

 

Poésies et Vérités, 1942

 

 

 

 

 


 

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 07:08

 

pasolini.jpg

Photo extraite de l'exposition Pasolini Roma

Pasolini et le comédien interprétant le Christ dans L'Evangile selon saint Matthieu

 

 

La conoscenza è nella nostalgia.

Chi non si è perso non possiede

 

La connaissance est dans la nostalgie

Qui ne s'est pas perdu ne possède pas

 

Pasolini, Poésie avec littérature (1951-1952)

Un choix de textes dans Adulte ? Jamais (2013)

 

 

 

Blog en pause

 

 


 

 

 


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8 mars 2014 6 08 /03 /mars /2014 19:38

Marie-Olympe-de-Gouges.jpg

Olympe de Gouges,

Pastel d'Alexandre Kucharski

 

X. 

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune […] »

C’est ce qu’affirmait Marie Olympe Gouze, dite Olympe de Gouges, dans l’article X de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle mourut guillotinée le 3 novembre 1793, à l’âge de 45 ans.

 

link 

Lettre de Olympe de Gouges à Marie-Antoinette suivie de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

 

 

 


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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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