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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 21:48

 

 Bassin.JPG

      Reflet dans le bassin du jardin, 

(Photo ex-libris.over-blog.com, Novembre 2012)

 

 

Le monde a basculé sous les verts nénuphars

Le toit est à l'envers sous l'eau divinatoire

Je me sens vaciller sur le bord du bassin

Aux confins bleus du ciel comme au bout d'un tremplin 

 

 

 

Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème : l'image dans l'image

 


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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 15:12


Maurice-Denis-Crepuscule-Musee-Bonnat-Bayonne.jpg

Crépuscule, Maurice Denis, Musée Bonnat, Bayonne

 

 

Dans le puits de la nuit

Quelque chose a pâli

Un pinceau incertain

Un blanc reflet sans tain

Le silence est un drap

Qui frôle nos corps las

Et l’on se sent flotter

Léviter à jamais

Dans les limbes du temps

Quand le jour hésitant

Tremble au fond de l’alcôve

Au beau falot de l’aube

 

 

Samedi 26 novembre 2011

Pour Papier Libre de Juliette

Thème : l’Aube

 


 

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 21:58

BouquetBouquet d'anniversaire, trouvé devant mon portail

(photo ex-libris.over-blog.com)

 

 

Le vendredi onze novembre hier

J’ai fêté mon anniversaire

Le vendredi onze onze onze

Date qui ne reviendra onques

Avant un siècle ou bien cent ans

Comme c’est loin j’ai bien le temps

 

Onze onze onze ça affole

Millénaristes numérologues

Point de tombeaux tout grand ouverts

Et ni la porte des Enfers

Et dans les cieux nulle éclipse

Et pas non plus d’Apocalypse

 

Moi à onze heures onze

Le onze onze onze

Dans mon jardin j’ai recueilli

Les dernières roses épanies

 

Au pied de mon portail de bois

J’ai ramassé venant de toi

Un bouquet de lys et de roses

Qui ont embaumé toutes choses

 

Au téléphone tout près de moi

J’ai entendu de douces voix

Si lointaines et si familières

De la famille des amis chers

 

A la radio ils l’ont bien dit

Ils étaient tous en paradis

Ils étaient tous dessous la terre

Les combattants de la Grande Guerre

 

J’ai pensé à la saint Martin

Et au beau temps déjà lointain

Quand j’allais le soir dans les rues

Avec des lanternes ventrues

 

C’est un ami qui m’a offert

Ce beau présent que je préfère

Une lettre d’Henri de Régnier

L’admirateur de Mallarmé

 

Et dans la nuit vite venue

J’avais seulement un an de plus

Ce n’était pas une infortune

A la clarté de la pleine lune

 

Le 11 novembre 2011

 Pleine-lune-visible-a-99-.JPG

  Pleine lune visible à 99%, vendredi 11 novembre 2011

(Photo ex-libris.over-blog.com)

 

 


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9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 23:01

  Mongoutte

Le cimetière allemand de Mongoutte à Sainte-Marie-aux-Mines

(Photo ex-libris.over-blog.com, mardi 08 novembre 2011)

 

 

En bas de la vallée la vie roule sans trêve son bruit de camions

Une écharpe de brume flotte dans l’air humide et doux

 

Au flanc de la montagne sous un tapis de feuilles blondes

Dorment mille cent soixante quinze soldats allemands

Et le baron Fitz-James de Berwick colonel de la garde impériale de Russie

 

Tous

 

Qui ne chargeront plus sabre au clair

Qui n'avanceront plus baillonnette au canon

Qui ne salueront plus au garde-à-vous

Qui ne marcheront plus au pas de l’oie

 

Soldats de guerres sans nom sauvages et meurtrières

Soldats de tous les grades Schütze Pioner Hauptmann

Julius Kantorowitz Jäger Karl Ochs Landsturmann

Que la mort a mêlés et confondus dans les ténèbres de l’humus


 Mongoutte 3

  Quatre croix de métal au cimetière allemand de Mongoutte à Sainte-Marie-aux-Mines

(Photo ex-libris.over-blog.com, mardi 08 novembre 2011)

 

Désormais

 

Ils gisent dans l'amitié tendre et ténue de la terre 

Ils respirent le vent dans les branches tendues et frémissantes

Ils prêtent l’oreille au murmure de l’eau sous le pont de pierre

Ils écoutent le cri des corneilles et des corbeaux au-dessus des prés

Ils tressaillent au son cristallin des cloches villageoises en contrebas

Ils remuent doucement parmi les plantes et les racines à la vie obstinée

Comme le dormeur dans ses draps fuyants et ondoyants

 

Savent-ils si leur casaque est bleue ou verte

Soupirent-ils pour l’Allemagne songent-ils à la France

Murmurent-ils Alsace appellent-ils Elsass

Leurs rêves sont-ils français ou bien sont-ils allemands

 

Maintenant

 

Je crois qu’ils n’en ont cure ceux-là qui dorment éternellement indifférents

Dans le compagnonnage serein et universel des morts

 

Au cimetière allemand de Mongoutte

Sainte-Marie-aux-Mines,

mardi 08 novembre 2011, 11h du matin

 

 

 

 

 

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 21:10

waterhouse the lady of shalott01

 Lady of Shalott, John William Waterhouse, 1894

 

 

 

Des yeux d'amande tendre

De longs doigts de sylphide

Une petite enfant

Rieuse et mystérieuse

 

Dans la magnanerie des jours

Qui donc deviendra-t-elle

Dans l'avenir accidentel

Quand elle se dépliera

Qu'elle se déploiera

De la nymphe à la femme

Vénus renaissante

Au cheveux de passante

Que sera son visage

Au revers de la page

Quand dans le grand silence

Glissera sa mue d'enfance

 

Toutes les femmes en elle

Son enveloppe recèle

Chrysalide lyrique

D'un féminin mythique

 

Pour Papier Libre de Juliette,

Thème : chrysalide

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 08:56

Fenetre-a-Vejer-de-la-Frontera-Espagne.JPG 

Fenêtre à Vejer de la Frontera, Andalousie

(Photo ex-libris.over-blog.com Juin 2011)

 

 

 

Pour la femme voilée

Muette emprisonnée

Pour la femme au foulard

Dans son tissu mouroir

Pour la femme au haïk

Reléguée archaïque

Pour la femme au hijab

La désignée coupable

Pour la femme en burka

Derrière son judas

Pour la femme au nikab

Sous le joug panarabe

 

Je rêve au jour vivant

A ce temps transparent

Quand tomberont enfin

Les murailles d’airain

Quand libre à sa fenêtre

On la verra renaître

On entendra son rire

Les mots de son désir

Cette ombre à l’agonie

Derrière la jalousie

 

 

 

Pour la communauté de Hauteclaire,

Entre Ombre et Lumière,

Thème : les fenêtres

 

 

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 08:50

 PapillonsPilipsDeMarlier1640

  Papillons, de Marlier, 1640

 

 

Fou frémissement

Poussière Orient

Elytres de ciel

Changeantes ocelles

 

Mouvement troublant

Frisson au Levant

Tremblante étincelle

Nymphose éternelle

 

Caresse du vent

Papillon errant

Reflets de prunelle

Vive envolée d’ailes

 

Doux rêve flottant

Mystérieux moment

Mon âme qui ose

Sa métamorphose

 

 janmot vol ameL'Envol de l'âme, Louis Janmot, entre 1836 et 1854

 

 

Pour Papier Libre de Juliette,

Sur la photo d’un papillon

 

 

 

 

 

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 07:00

 Flou moi halo

 

 

 

Cette petite fille

On me dit que c’est moi

 

Celle qu’on aperçoit

Sur la photo tremblée

Sur le cliché voilé

Dans un fauteuil de cuir

Dans la blancheur du souvenir

 

On lui a mis un chapeau de grand

Une écharpe à carreaux noir et blanc

De ces deux-là je me souviens

Bien

Mon grand-père les porta

Autrefois

 

Mais le bouquet mallarméen

Dans le vieux pot d’étain

Et la table légère

Aux jambes spiralaires

Les livres reliés

Au fait qui les lisait ?

 

Que sont-ils devenus ?

Ont-ils été perdus

Avec la lumière

Radieuse et éphémère

Fusant de la terrasse

Avec la mer en face ?

 

Avec la petite fille 

Ronde comme une coquille?

 

Il paraît que c’est moi

Je ne la connais pas

Je ne m’en souviens plus

 

Et pourtant elle fut

 

Mais mon passé s’englue

Au décor décousu

Aux lointains ingénus

  

Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème : flou

 

 

 

 

 

 

 

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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 18:49

  L'implorante

  L'Implorante ou encore Le Dieu envolé ou La Suppliante,

Bronze, vers 1910, Camille Claudel

 

 

C’était quoi l’espoir

Pour Camille trente ans internée

Menue mèche mourante

Entre les murs de Montdevergues ?

 

Pour Camille qui écrivait sans fin

Des lettres à Paul

Son double-ami

Son homme-sœur

 

Et comme il était loin

Le temps des petites filles modèles

 

Il n’y avait plus de modèles à sculpter

Ils s'étaient enfuis

Il n’y avait plus de petite châtelaine

Elle n'était jamais née

Il n’y avait plus de père

Il était mort

Il n’y avait plus de mère

Elle n’est jamais venue la voir

 

Il n’y avait plus

Que le froid et la faim

Les femmes folles

La solitude farouche

Une fin familière

 

Alors c’était quoi l’espoir

Pour Camille ?

 

C’était peut-être le souvenir

Ténu et tremblotant

De l’enfance à Villeneuve

Ce joli Villeneuve

Quand elle courait petite

Dans les champs avec Paul

Pour trouver de la glaise

 

A pétrir

 

Pour Papier Libre de Juliette,

Thème : un frisson d’espoir

 

 

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 10:35

  Heurtoir à Tarifa

Une porte et ses deux heurtoirs à Tarifa (Andalousie),

Photo ex-libris.over-blog.com (Juin 2011)

 

 

 

 

Un jour

 

Elle frappera à ma porte

Avec l’anneau de fer du heurtoir

 

Quand ?

 

Je l’ignore

 

Les coups seront violents

Impatients

Répétés

 

Ou bien

 

Doux

Légers

Et presque imperceptibles

 

Mais je les entendrai

 

Alanguie sur mon lit

Je lirai les vers

De mon cher Apollinaire

 

 

Ou bien

 

Je serai dans la cuisine ombreuse

A confectionner une pâte brisée

Dont j’ai le secret

 

Ou encore

 

A rêver dans le jardin

Jardinière qui taille

Les lavandes odoriférantes

 

Le soleil flottera

Derrière la soie des rideaux jaunes

La tourterelle ivre

Roucoulera dans la cheminée

Le petit chien trottinant des voisins

Impatient aboiera

 

Je percevrai ses pas

Sur la pointe des pieds

Sur les tomettes rongées

 

Ou

 

Le gravier blond de la Loire

 

Je la devinerai

Penchée sur mon épaule

Et tournant la tête à demi

Je la reconnaîtrai

 

Avec ses cheveux longs et fins

Son regard vert absinthe

Son grain de beauté entre les deux seins

 

Qui ?

 

Celle qui chemine en moi

 

Ma sœur de lait amer

Dans ses langes anciens

Ma copine d'école

Dans son vieux sarrau gris

Ma jumelle au long cours

Dans sa robe de Nessus

Mon ombre trop fidèle

Dans son long fourreau noir

 

Ma mort

 

 

 

 

Pour la communauté de Hauteclaire, Entre Ombre et Lumière,

Thème : heurtoirs de portes

 

 

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  • : Un blog pour lire, pour écrire, pour découvrir et s'étonner. "La Vie a plus de talent que nous" disait Nabokov.
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Voie lactée ô soeur lumineuse

Des blancs ruisseaux de Chanaan

Et des corps blancs des amoureuses

Nageurs morts suivrons-nous d'ahan

Ton cours vers d'autres nébuleuses

 

La chanson du Mal-Aimé, Apollinaire

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