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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 16:04

  Simon-Boccanegra-2.jpg


Depuis quatre ans déjà, par le biais du cinéma, dans la série Metropolitan Opera, en direct et haute définition, le Met permet aux mélomanes de 17 pays d’entendre les grands artistes lyriques, sans se rendre à New-York. Pendant les entractes, le spectateur pénètre dans les coulisses, observe les changements de décor qui s’opèrent dans un silence quasi-religieux, écoute les impressions des chanteurs entre deux scènes. En 2009, c’est la soprano Renée Fleming qui s’entretenait avec les artistes et tous les acteurs des spectacles.

Samedi 06 février 2010, le cinéma Le Palace, à Saumur, donnait ainsi l’occasion de découvrir un opéra assez peu connu de Verdi, Simon Boccanegra, avec dans le rôle-titre Plácido Domingo.

Il s’agit d’un mélodrame en un prologue et trois actes, sur une musique de Giuseppe Verdi, un livret de Francesco Maria Piave et Arrigo Boito, d’après la pièce de l’auteur espagnol Antonio Garcia Gutiérrez. L’opéra fut créé le 12 mars 1857 à la Fenice de Venise et il reçut un accueil très critique. C’est ainsi que, comme pour Don Carlos et Macbeth, Verdi en proposa une seconde version remaniée avec l’aide du librettiste Arrigo Boito. Le mélodrame et la tristesse y seront intensifiés. Cette version révisée sera créée le 24 mars 1881 à la Scala de Milan. Ainsi, près de vingt-cinq ans séparent les créations de la première version et la version nouvelle, tout comme vingt-cinq ans se déroulent entre le prologue et le premier des trois actes de cette fresque politique.


En voici l’argument, à l’intrigue complexe :

Prologue : L’action se situe au XVI° siècle dans une Gênes déchirée par les luttes entre patriciens et plébéiens. Nommé doge à la succession de Jacopo Fiesco, patricien haï, le corsaire Simon Boccanegra espère retrouver sa maîtresse Maria, la fille du même Fiesco, que son père a assignée à résidence, quand il a appris qu’elle avait mis au monde l'enfant de Simon Boccanegra. Cette petite fille, confiée à une vieille servante, a mystérieusement disparu. Fiesco, sachant que Maria sa propre fille vient de mourir, décrète au nouveau doge qu’il lui accordera son pardon le jour où il lui restituera sa petite-fille, fruit de leurs amours coupables. Simon découvre alors le corps sans vie de son amante.

Acte I : Vingt-cinq ans ont passé. La haine est toujours aussi vive entre patriciens et plébéiens. Au début, l’action se situe à l’extérieur de la ville, dans le jardin de Jacopo Fiesco, devenu Andréa Grimaldi, qui a adopté Amélia, une orpheline recueillie sur le rivage. Simon Boccanegra a promis la main de la jeune fille à Paolo Albiani, chef du parti du peuple, et qui l’a aidé à être élu doge de Gênes. Amélia est amoureuse de Gabriele Adorno, dont le père a jadis été tué par Boccanegra. Au cours de leur rencontre, le doge reconnaît en la jeune Grimaldi sa fille disparue. Mais quand le doge refuse à Paolo Albiani la main d’Amélia, le jeune homme l’enlève. Gabriele Adorno soupçonne alors Boccanegra d’être l’auteur du méfait et Fiesco, alias Grimaldi, provoque une insurrection. La ville est au bord de la guerre civile. Grâce à Amélia, Paolo Albiani est démasqué. Gabriele, Fiesco et lui sont emprisonnés.

Acte II : L’action se situe dans les appartements du doge. Paolo ne rêve que de se venger de ce dernier. Il empoisonne l’eau qui lui sera servie. Il persuade Gabriele Adorno de s’allier à lui en lui faisant croire que Boccanegra entretient une liaison avec Amélia. Alors que Gabriele s’apprête à assassiner le doge déjà assoupi à cause des effets du poison, Amélia arrête son geste en lui apprenant qu’elle est la fille de Boccanegra. Celui-ci pardonne au jeune homme tandis que Gabriele Adorno lui jure fidélité. Dehors, la révolte gronde.

Acte III : L’action se situe dans la salle du Conseil. L’insurrection a été écrasée. Paolo est arrêté et exécuté. Fiesco poursuit toujours le doge de sa vindicte. En lui révélant l’ancienne promesse selon laquelle le patricien et le plébéien se réconcilieraient le jour où Fiesco retrouverait sa petite-fille et en lui annonçant qu’Amélia est sa fille, le doge se réconcilie avec son vieil ennemi. Mais le poison fait son office inéluctablement. Avant de mourir, Simon Boccanegra désigne Gabriele Adorno comme successeur et bénit son union avec sa fille Amélia. Il meurt dans ses bras en prononçant le prénom de son amour, Maria, qui est aussi celui de sa fille.


simon_boccanegra-mort.jpg
Les rôles
 :

Simon Boccanegra : baryton, Plácido Domingo.

Gabriele Adorno: ténor, Marcello Giordani.

Amélia Grimaldi: soprano, Adrianne Pieczonka.

Paolo Albiani : baryton.

Jacopo Fiesco, alias Andréa Grimaldi (basse), James Morris.

Pietro : (baryton).

La direction d’orchestre est assurée par James Levine, dans une mise en scène de Giancarlo Del Monaco.

 

Simon Boccanegra est un opéra de Verdi qui fut longtemps méconnu et qui fut redécouvert dans les années 1970. Opéra très sombre pourtant qui associe à une complexe histoire de filiation une intrigue politique sur fond d’affrontements entre castes. Emanuele Muzio, élève de Verdi, n’affirmait-il pas que « Boccanegra est la lutte entre la plèbe et la noblesse » ?

La complexité de cette intrigue politique sévère est cependant nuancée par la relation superbe entre un père et sa fille, sentiment somme toute assez peu présent aussi bien au théâtre que dans le répertoire de l’opéra, si l’on excepte le Roi Lear et Cordelia. La très belle scène de reconnaissance de l’acte I dans le jardin de la demeure des Grimaldi permet ainsi à la voix d’Adrianne Pieczonka de donner toute sa mesure.

L’œuvre est grave certainement et le traitement vocal est au service du caractère de chacun des personnages : l’innocence pour Amélia, l’autorité pour Boccanegra, un timbre « d’acier » pour Fiesco, ainsi que le souhaitait le compositeur.

Jorge Lavelli, qui a récemment mis en scène cet opéra avec l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, souligne quelques points susceptibles d’éclairer la lecture de l’œuvre.

Le metteur en scène argentin indique ainsi qu’il n’est pas négligeable de garder à l’esprit le contexte du risorgimento, atmosphère dans laquelle étaient plongés les spectateurs de l’époque. Si le compositeur aspirait à contribuer par son apport à l’unité italienne, cet aspect n’est cependant pas essentiel. De plus, pour nous, spectateurs du XXI°siècle, la charge politique est moins prégnante, d’autant plus que « Verdi sème un peu la confusion ». Entre le prologue et l’acte I, vingt-cinq ans ont passé mais Boccanegra a-t-il constitué une monarchie élective ou une véritable république ? Et, dans le fond, cela n’est guère important. Ce qui compte, c’est l’exacerbation des passions dans un contexte politique, c’est le mélodrame que Verdi aimait tant. Ainsi, Gabriele Adorno renonce à son premier choix politique pour rejoindre Boccanegra et préférer l’amour.

George Lavelli insiste sur le « climat de conspiration » du prologue, soutenu par une musique créatrice de mystère tandis que les dialogues se font proches de la conversation. Il souligne surtout sur cette trouvaille dramatique qu’est le « saut dans le temps » entre le prologue et le premier acte. Si elle ajoute à la complexité de l’intrigue, elle est en même temps  au service de la montée d’un crescendo qui atteint au sublime dans le dernier acte, magnifique de noblesse et d’émotion.

Quant à la mise en scène de Giancarlo Del Monaco, classique avec élégance, elle nous fait pénétrer dans ce monde du XVI°siècle où s’affrontaient les petites républiques, en quête de gloire militaire. L’imposante salle du Conseil fait inévitablement penser à la salle du Grand Conseil au Palais des Doges de Venise et les costumes noirs et rouges, rehaussés d’hermine, des deux ordres ajoutent au hiératisme des scènes politiques. Les costumes somptueux rappellent les grands tableaux de l’époque : la longue chevelure ondulée d’Amélia et les crevés de sa robe font songer à Isabelle d’Este dans le portrait qu’en fit Léonard de Vinci. Le costume de doge de Simon Boccanegra, c’est celui des doges Andrea Gritti ou Francesco Venier peints par Titien. Quant à la magnifique armure décorée que revêt Gabriele Adorno, elle brille comme celle de Don Juan d’Autriche, lors de la bataille de Lépante !

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Mais l’intérêt majeur de cette représentation, c’est sans doute la présence de Plácido Domingo dans le rôle-titre. Un événement puisque, à 69 ans (un record sans doute dans les annales de l’opéra), le grand ténor interprète ici un rôle de baryton, lui qui, il y de cela quinze ans, jouait le rôle de Gabriel Adorno (ténor), dans les mêmes décors et avec les mêmes costumes.

Ce ténor qui chante en italien, français, allemand, espagnol, anglais et russe, interprète le personnage de Simon Boccanegra « avec une dignité dramatique intense et son expérience de plus de quarante ans de scène », commente le New-York Times, au lendemain de la première. Et il est vrai que c’est une performance que l’on ne peut que saluer, car  sa  prestation est « d’un niveau tel qu’on reste secoué par certains moments bouleversants […]. Il n’est en rien barytonal, il n’obscurcit pas la voix et chante en ténor, mais c’est un chant tellement expressif, tellement engagé, tellement intrinsèquement beau que l’on n’a d’yeux que pour ce Simon, complètement habité. » (Le blog du Wanderer/ Pour les fous d’opéras et de concerts classiques, 28 octobre 2009, à l’occasion de la représentation au Staatoper de Berlin).

Ainsi, ce chanteur lyrique d’exception, qui a joué plus de cent-vingt trois rôles différents et s’est produit dans plus de trois mille représentations, porte bien son prénom de Plácido, dont l’origine latine est le verbe « plaire », et qui signifie « serein » ! En effet, n'a-t-il pas acquis la sérénité la plus extraordinaire dans cet art du chant qu'il porte à son point d'orgue ?



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Sources:
Dossier de presse, Théâtre du Capitole, Saison 2009/2010.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Boccanegra
Biarritz, En direct du Metropolitan Opera de New-york, Simon Boccanegra.

Lundi 08 février 2010

 

 

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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 19:46

20081203-Opera_Comique-Dido_and_Aeneas.jpg

 

Lundi 01 février 2010, ARTE diffusait Didon et Enée d’Henry Purcell, enregistré à l’Opéra-Comique en décembre 2008. La mise en scène de Deborah Warner, la direction de William Christie, l’interprétation des chanteurs, particulièrement celle de Malena Ernman (Didon) et de Hilary Summers (la reine des sorcières), ont rendu accessible cet opéra, considéré comme le véritable premier opéra anglais et un des sommets du répertoire baroque.

C’est un opéra en trois actes d’Henry Purcell, compositeur anglais, qui suscite encore beaucoup de questions à propos de son origine. Si tous sont d’accord pour reconnaître en Nahum Tate, dramaturge et poète irlandais, le librettiste, qui s’est inspiré du Livre IV de l’Enéide de Virgile, certains affirment que cette œuvre trouve sa source dans Vénus et Adonis, un masque pour le divertissement du roi, composé en 1683 par le maître de Purcell, John Blow. Il nécessite en effet  le même nombre de chanteurs que pour Vénus et Adonis et un nombre identique de solistes. On pense que, probablement, les chanteurs endossèrent des costumes similaires à ceux qui avaient été portés par la troupe de John Blow. L’opéra aurait été créé vers 1683-1684 au Whitehall de Charles II ou dans les appartements de Windsor. A l’appui de cette thèse, l’absence de musique dans les copies de partition retrouvées, de plusieurs parties du livret imprimé (par exemple il manque la musique d’un important prologue allégorique). Avant décembre 1689, c’est une adaptation de Didon et Enée qui aurait été adaptée et présentée par la Boarding School for Young Ladies et Gentlewomen of Josias Priest.
D’autres pensent que l’œuvre naquit au printemps 1689. Nahum Tate, qui devint plus tard poet laureate, aurait alors adapté pour le livret sa première pièce, Brutus d’Albe ou les Amoureux enchantés, représentée en 1678. La reine de Syracuse et Brutus seraient redevenus les personnages de Didon et Enée, que Tate avait créés au départ. L’opéra aurait été représenté pour la première fois en 1689 à la Boarding School, à Chelsea. Le livret d’opéra débutait par un long prologue, mettant en scène Phoebus et Vénus. En fait le manuscrit de Purcell a disparu ; une copie de la partition du milieu du XVIII° siècle est incomplète, le livret avec son Prologue étant plus long que la musique et ne mentionnant pas l’orchestration. Quant à la version de 1785, elle fut découverte en 1961. Notons que Didon et Enée est un opéra très court (65 minutes) : certains passages en ont été perdus et il était certainement représenté avec d’autres pièces théâtrales et musicales.


Didon-samacchini.jpg

                                  Mercure ordonne à Enée d'abandonner Didon, Samacchini Orazio. 

Si le livret de Nahum Tate n’est pas d’une grande qualité littéraire, c’est cependant la musique de Purcell qui en fait un chef-d’œuvre. La partition est écrite pour quatuor à cordes (violon I, violon II,  2 altos). Pour le continuo, on trouve un violoncelle, une viole de gambe, un théorbe et un clavecin. L’accent est mis sur les parties vocales, doublées le plus souvent par les instruments. Les morceaux des sorcières sont remarquables. Chantés de façon nasalisée, ils confèrent à la partition une originalité et un aspect comique, surprenant pour un opéra baroque classique. La spontanéité de l’inspiration mélodique, la concision et l’équilibre de l’œuvre, la grande variété des moyens dramatiques sont bien les éléments qui permettent à l’expression
d’atteindre à une vérité intense, notamment dans les arias.

La distribution est la suivante :

Didon, Reine de Carthage : soprano ou mezzo.

Enée, Prince troyen : ténor ou baryton léger.

Belinda, confidente de Didon : soprano.

Seconde suivante : soprano.

Magicienne, reine des sorcières : soprano.

Première sorcière : Soprano.

Seconde sorcière : soprano.

Un esprit (sous les traits de Mercure) : contre-ténor ou contralto.

Un marin : ténor.

Chœur de courtisans et de marins.

Chœur de sorcières.

On connaît l’argument. L’action de l’acte I se situe à Carthage au palais de la reine Didon. La reine aime en secret Enée, le roi troyen, mais craint de décevoir son peuple en en faisant l’aveu (C’est l’aria : « Ah Belinda, I am prest with torment »). Belinda, sa confidente, l’invite dans un aria (« Shake the cloud off your brow ») à retrouver le sourire en lui suggérant d’épouser Enée. Le fils d’Anchise et Didon succombent à l’amour.

Dans l’acte II, à la scène 1, l’action a pour décor une caverne. La reine des sorcières, qui hait la reine de Carthage, ourdit un plan pour qu’Enée l’abandonne. Un de ses « lutins » doit prendre la forme de Mercure et l’enjoindre à retourner en Italie, selon les vœux de Jupiter. Les sorcières se réjouissent de ce complot dans un duo (« But’ere we this perform. »). La scène 2 se déroule dans une forêt où Didon et Enée jouissent des plaisirs de la chasse. Un orage éclate, créé par les sorcières, et la compagnie se presse de rentrer à la ville. Enée resté seul entend l’Esprit, qui a pris la forme de Mercure, lui dire qu’il doit se rendre « sur les rivages de l’Hespérie  et rebâtir Troie détruite », c’est-à-dire y fonder l’empire de Rome.

L’acte III, dans le port de Carthage, voit les marins préparer le départ (« Come away fellow sailors !). Enée annonce à Didon qu’il doit la quitter sur les ordres de Jupiter. Devant cet abandon, elle le rejette tandis qu’il affirme sa volonté de braver les dieux en demeurant auprès d’elle. Elle le repousse définitivement et il s’en va. Elle se donne la mort et, dans le célèbre lamento (When I am laid in earth »), prie Belinda de se souvenir d’elle mais d’oublier son destin.

didon-rubens.jpgLa mort de Didon, Pierre-Paul Rubens. 


La mise en scène est de Deborah Warner, familière du théâtre shakespearien, qui travailla en résidence à la Royal Shakespeare Company et fut associée au Royal National Theater de Londres. Elle est soutenue par le chœur des Arts Florissants et un orchestre bien étoffés, que William Christie oriente vers une interprétation généreuse.

La musique du Prologue a disparu mais le texte de Nahum Tate, trois poèmes sur le thème d’Echo et Narcisse, subsiste. L’actrice Fiona Shaw, vêtue d’un jean et d’un justaucorps de cuir, les déclame avec vitalité et enjouement.

Le décor tend à l’épure. Il est constitué d’un plateau carré en surélévation, avec, au fond, des éléments qui peuvent se superposer dans un éclairage subtil (vergues de bateau, façade classique, feuillage tombant des cintres en cascade, rideau formé de chaînettes d’argent). Dans la scène 2, celle des sorcières, un groupe de trois jeunes gens descend des cintres ; deus ex machina, image des esprits des airs peut-être ou de l’orage ?

Deborah Warner a associé robes à vertugadin, bottes et culotte XVII° pour les solistes et costumes sombres simplissimes pour le chœur. Les trois sorcières portent des culottes longues sous leurs robes noires. On s’étonnera peut-être de découvrir les envolées, les danses, les pirouette et les cris des petites collégiennes en uniforme, censées sans doute incarner les Demoiselles de Chelsea. Ce n’est pas forcément un choix des plus réussis !

Quant aux rôles-titres, si le visage de Malena Ernman est parfois un tantinet grimaçant, reconnaissons que, dans le lamento final, elle est absolument superbe de justesse et d’émotion. Christopher Maltman, à la voix puissante, plus en retrait, est cependant convaincant dans le rôle du prince troyen et le baiser échangé avec Didon à la fin de l’Acte I est des plus passionnés. Le timbre de Judith van Wanroij-Belinda est d’une grande clarté, juste contrepoint à la tonalité très basse de Didon. Quant à Hilary Summers, elle s’en donne à cœur joie dans le rôle de la reine des sorcières avec un abattage étonnant. Multipliant les grimaces, soulevant sa robe à la manière du French Cancan, fumant sans vergogne une cigarette, elle est un véritable personnage shakespearien dans l’outrance et la dérision.

Passés les premiers moments où ce mélange des genres, qu’on peut trouver facile, agace, on se laisse entraîner dans ce voyage à Carthage, qui nous rend plus proches les personnages mythiques. Et l’on se lamente avec Ausone, qui écrivait dans l'Epitaphe des Héros: « Pauvre Didon, nul époux ne t’a donné le bonheur. Celui-ci meurt, tu fuis ; celui-là fuit, tu meurs. »

Sources:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dido_and_C3%86neas
http;//www.lamediatheque.be/travers_sons/op_pur01.htm
 

Didon Guerin

                                                                               Enée et Didon, Esquisse, P-N Guérin.




Vendredi 05 février 2010

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